mardi 11 avril 2017

L'opossum rose, de Federico Axat, éditions Calmann-Lévy

De la part de quelqu'un qui ne court pas après les polars pour en lire, il me semble que ce blogue commence à en contenir pas mal. Presque chaque fois, il s'est agit de recommandations et presque chaque fois, je me suis surpris en tant que lecteur. Tout ça se vérifie une fois encore, et c'est bien, parce qu'un des plaisirs de lire, c'est justement de se surprendre soi-même: de se voir aimer quelque chose ou pas, de se voir touché par quelque chose... ou pas, ou de découvrir encore des choses sur soi-même, sur l'art d'écrire et sur celui de lire.

Ici, j'en appris sur moi et sur le genre. Un polar, c'est bon lorsque ça nous appelle d'une séance de lecture à l'autre, lorsqu'on a hâte d'en savoir plus. Tel est le cas avec ce bouquin: l'histoire est hyper bien ficelée, et très originale. Mais une chose demeure avec le polar: ça ne me touche pas, dans le sens d'être touché de l'intérieur, d'être retourné, de se sentir heureux ou bouleversé. Ce livre est froid, mais efficace. Il ne suscite pas l'émotion, mais stimule l'esprit cartésien. Les amateurs de polars sauront en tirer leurs conclusions.

Un homme qui est sur le point de s'enlever la vie s'en fait empêcher à la toute dernière minute. Bizarrement, les circonstances liées à cet événement l'emmèneront à commettre lui-même un meurtre... mais c'est pas clair, parce que quelques pages plus tard, on reprend l'histoire à zéro. Ça commence de la même façon, mais ça s'enchaine différemment. Pourquoi?

Ce qui ressemble un peu à du Agatha Christie s'avère totalement différent. Il est difficile d'en dire plus, question de ne rien divulguer de l'histoire, mais je soulignerai qu'une bonne partie du livre, plus de la moitié, en fait, se déroulera ensuite dans un hôpital psychiatrique. J'ajouterai enfin que l'auteur est argentin. Or, en lisant ce livre, je me suis rappelé avoir déjà lu quelque part que l'Argentine était le pays avec le taux de psys par habitants le plus élevé au monde. Je dirais que ça paraît dans l'Opossum rose, et pas à peu près. Ceci dit, encore une fois, c'est très bien fait. À croire que l'auteur s'y connaît, justement, en matière de relation patient/clinicien.

Bon, j'arrête là. En résumé, pour un bon polar enlevant: oui à L'Opossum rose. Bien traduit, sa lecture est facile bien qu'un peu confondante au départ. La fin est, pour le non-spécialiste du genre, un peu "trop", en ce sens que ça m'a semblé peut-être un peu trop spectaculaire à mon goût. Ça n'en demeure pas moins surprenant, et lorsqu'on lit un polar, n'est-ce pas ce qu'on veut, au fond: être surpris?

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