mardi 19 mai 2015

Les barbares, pas Alessandro Baricco, éditions Gallimard

Oui, oui je sais: un autre nouveau Baricco est sorti récemment. Je le lirai, la question ne se pose même pas. Je le garde pour plus tard, en vacances, l'esprit libre et tranquille. D'Ici là, quelques mots de cet essai de mon Italien (pour ne pas dire: écrivain...) préféré que j'ai découvert par hasard, cet hiver, à ma librairie préférée. Son sous-titre met la puce à l'oreille: Essai sur la mutation. Hein?

Non, Baricco ne donne pas dans la science-fiction. Bien au contraire, la mutation dont il nous parle est celle qui est en train de s'effectuer. Je, vous, nous, selon Baricco somment tous des mutants. Et pour devenir quoi? Des barbares, enfin, pareils à ceux que nous considérons comme tels. Donc des barbares... Mais les barbares, me direz-vous, ça détruit tout, ça n'a pas de manières, peu de considérations pour ce qui existe! Ben voilà. On va tous y passer, dit Baricco, et on a tous déjà au moins un bras, sinon plus, dans la moulinette. Notre civilisation change, partout, pour tous. Il n'est pas ici question de nations ni de race ni même de Q.I ou de particularités physique, mais plutôt d'éducation, de connaissances et de culture. J'avoue que ça choque.

Au début, l'auteur Italien donne trois exemples très... italiens, soit les mondes du vin, du foot, et de la littérature. Pour chacun, il démontre une transformation qui dans la pratique, qui dans l'exécution, qui dans la considération, a transformé des façons de consommer, de jouer, de lire. J'avoue que ces tours de passe-passe intellectuels ne sont pas évidents. Mais voilà, c'est écrit par Alessandro Baricco, qui s'adresse à nous directement, sur le ton du copain qui partage un demi-litre de rouge avec nous sur une terrasse. Ne serait-ce que pour ça, j'ai persisté.

Parce qu'il faut comprendre pourquoi l'auteur nous parle de tout ça. Il n'est pas du tout question pour lui de faire la démonstration de son érudition et aussi et surtout, il ne s'agit pas non plus d'un coup de gueule. Bon, certain, on retrouve parfois une certaine ironie. Imaginez seulement: l'auteur est Italien, il nous parle de culture,et c'est écrit dans les années 2000. Or vous vous souvenez de qui dirigeait l'Italie il y a quelques années? Avouez que votre vision de la culture italienne en a pris pour son rhume. Eh bien imaginez aussi ce que ça a pu être pour une auteur comme Baricco. Ça a donné Les Barbares, un livre où un homme intelligent nous met devant un fait accompli: le monde change et on ne peut rien y faire même si ça ne nous plait pas. C'est une roue qui tourne. Baricco vous fera d'abord habilement la démonstration, plusieurs fois d'ailleurs, qu'on n'en est pas à un premier changement du genre. Ensuite, il ira jusqu'à réussir à vous montrer que oui, des piliers tomberont et des classiques prendront la poussière mais que malgré tout, de bonnes choses se feront, encore et toujours comme ça a toujours été le cas depuis que le monde est monde, et comme ça le sera toujours.

Manifeste plein d'espoir, Baricco, nous parle avec ses mots fleuris de choses sur lesquelles on pourrait pleurer, tout en nous incitant à transformer notre peine en anticipation. Et si, nous aussi, on avait notre place quelque part entre Berlusconi et Beethoven?

Pour les curieux, les penseurs et les amoureux de Baricco.

lundi 11 mai 2015

Prix des libraires 2015

Il me faut partager au moins les résultats de la soirée de remise du Prix des libraires du Québec, un, sinon LE plus beau prix remis au Québec, depuis une bonne quinzaine d'années.

Dans la catégorie "Livres étrangers" c'est, à mon étonnement, Silo, de Hugh Howey qui l'a emporté. Pourtant, y'avait aussi Knaussgard parmi les finalistes, mais bon...

Côté livres québécois, Simon Roy l'a emporté pour Ma vie rouge Kubrik. D'après l'extrait que j'en ai entendu et les mots de l'auteur, ça m'a l'air d'un excellent choix.

Voyez ici les autres finalistes dans les deux catégories.